【CHAPITRE 5】
Les griffes d'Epine tremblaient encore de la douleur infligée par Ronce. Il était à bout, ses muscles endoloris et sa tête lourde de la confrontation. Mais une chose était claire : il ne pouvait pas rester là. Pas après cet affront. Il n'avait pas le choix, il devait partir, et rapidement.
Sans un regard en arrière, Epine s'éloigna de la zone où il venait d'être humilié. Il se faufila à travers les ruelles sombres, les sens en alerte, prêt à tout. Ses pattes le guidaient à l'aveugle, cherchant un refuge loin de l'endroit où il avait été jeté. Tout ce qu'il voulait, c'était s'échapper de l'emprise de Fléau et de ses guerriers.
Au détour d'un coin de rue, il s'arrêta net. Une silhouette se dessina dans l'obscurité. Un chat, une chatte, aux yeux clairs et à la démarche calme. Epine tressaillit, prêt à se défendre. Mais avant qu'il ne puisse réagir, la chatte s'avança, son regard posé sur lui avec une certaine douceur. Elle ne semblait pas menaçante, bien au contraire.
— "T'es seul ?" demanda la chatte, sa voix douce mais teintée d'une curiosité qui effleurait à peine le danger.
Epine la dévisagea, son cœur battant à toute allure. Il n'était pas du genre à faire confiance à des inconnus, surtout ici, dans ce territoire de Fléau. Mais quelque chose dans l'attitude calme de la chatte l'apaisait.
— "Je m'appelle Feuille," dit-elle en inclinant doucement la tête. "Je t'ai vu. T'es celui qui a été banni, non ? Pourquoi tu restes ici ?"
Epine hésita, un moment. Il n'était pas sûr de vouloir parler de ses problèmes, mais la solitude, la faim, tout cela devenait de plus en plus lourd à porter. Peut-être qu'il pouvait lui faire confiance.
— "Je suis Epine," répondit-il finalement, sa voix rauque. "Je... j'essaie juste de survivre. Je ne voulais pas de cette situation, mais... je n'ai pas le choix."
Feuille le regarda avec des yeux pleins de compréhension. Elle s'assit calmement à ses côtés, comme si elle ne craignait rien.
— "Tu n'es pas seul," dit-elle d'une voix apaisante. "Je sais ce que c'est que de se retrouver sans endroit où aller. Mais tu dois savoir que tu n'as pas à endurer ça seul. Il y a des endroits mieux que celui-ci, des endroits où tu peux trouver de la nourriture et de la sécurité."
Epine la regarda, intrigué par ses paroles. Il avait tellement soif de sécurité et de réconfort, il en était presque accablé.
— "Où ?" demanda-t-il, sa voix trahissant un léger espoir.
Feuille sourit légèrement, et une étincelle de malice passa dans ses yeux.
— "Il y a un endroit, un peu plus loin, où il y a beaucoup de nourriture. Là-bas, tu pourras trouver des souris sans avoir à te battre contre les guerriers de Fléau." Elle se leva, prête à partir. "Je peux t'y amener, si tu veux."
Epine sentit une vague de soulagement l'envahir. Ce n'était peut-être pas une solution permanente, mais cela semblait être un refuge temporaire où il pourrait se reposer et manger sans crainte d'être traqué.
— "Merci..." murmura-t-il, une gratitude sincère dans la voix.
Feuille acquiesça d'un mouvement de tête et se mit en marche. Epine la suivit, hésitant mais déterminé. Ils traversèrent les rues et les ruelles, longeant des maisons de bipèdes et des zones pleines de poubelles, jusqu'à ce qu'ils arrivent à la lisière de la forêt. L'air frais et humide de la nuit se mêlait à l'odeur de la terre et des arbres.
— "C'est ici," annonça Feuille en s'arrêtant. "La forêt est beaucoup plus sûre. Et surtout, il y a plein de souris qui y vivent."
Epine observa la forêt, ses yeux brillant d'espoir. Ce n'était pas une forêt comme celles qu'il avait entendues dans les histoires des anciens, mais elle avait quelque chose de mystérieux et de réconfortant.
Feuille tourna son regard vers lui et lui sourit.
— "Tu peux y rester aussi longtemps que tu veux. Il n'y a pas de guerre ici. Tu peux vivre sans avoir à fuir à chaque instant."
Epine se sentit submergé par une vague de soulagement. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti un tel réconfort. Mais il savait qu'il ne pouvait pas se reposer indéfiniment. Ce n'était qu'une pause, pas une fin. Fléau n'était pas loin, et ses guerriers aussi. Mais pour l'instant, ici, il avait trouvé un semblant de paix.
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